Comment Expliquer  l’apparition d’une Douleur ? 

 Le circuit normal de la douleur : un mécanisme de défense

Le plus souvent, la douleur se déclenche lorsque le corps détecte une anomalie venant de l’intérieur ou de l’extérieur : une brûlure, une infection, un corps étranger, un virus, une blessure. Cette détection se fait grâce au système nerveux. Le système nerveux est composé de trois parties : les nerfs, la moelle épinière et le cerveau.
La douleur a donc une fonction d’alerte et de protection : grâce à elle, nous sommes avertis du danger, nous pouvons nous protéger et nous soigner. En général cette douleur a une durée inférieure à trois mois.

On peut aussi distinguer deux types de douleur : 

  • Douleur Aiguë et douleur chronique 
  • La douleur aiguë 

Il s’agit de la douleur qui est un signal, elle ne dure pas longtemps. Sa cause est unique (brûlure, entorse…).
Elle est de courte durée, elle disparaît en quelques heures ou quelques semaines selon le temps nécessaire à la guérison.
La douleur aiguë est un processus physiologique, agissant comme un signal d’alarme. Elle est donc utile et protectrice.

La douleur chronique 

Elle n’a pas valeur de signal et a des conséquences physiques, psychiques et morales. Elle est permanente, récurrente et répétitive.
Elle a souvent une multitude de causes précises  telle que traumatisme, infection, inflammation, souffrance d’un tissu ou d’un organe,  douleur chronique rebelle comme la douleur des lombalgies et céphalées chroniques, celle de la maladie cancéreuse ou la douleur neuropathique en général.

 Une douleur chronique a plusieurs caractéristiques :
- Elle dure depuis au moins 3 mois, malgré un traitement antidouleur
- Elle persiste même si la cause de la douleur a disparu
- Elle est difficile à comprendre car elle n’a pas toujours de cause visible. Elle augmente, diminue, disparaît ou réapparaît sans que l’on sache toujours expliquer pourquoi.
- Elle est envahissante moralement, physiquement et psychologiquement

Elle engage l’être dans tout son ensemble. Elle retentit sur la vie quotidienne avec ses conséquences,  sur le sommeil, l’appétit, toutes les activités. L’état de stress et la fatigue qui en découlent créent un déséquilibre. Le caractère de la personne change avec une augmentation de l’anxiété et une usure pouvant aller jusqu’à la dépression.

Ces douleurs peuvent être d’autant plus mal vécues qu’elles représentent un réel handicap, souvent invisible de l’extérieur. La non-reconnaissance de la douleur  par l’entourage  constitue à elle seule une véritable souffrance.

Son traitement implique une évaluation de chacune des constituantes de cette douleur et doit s’attacher à corriger chacune d’elles. Ce sera un traitement  multimodal   (traitement associant des traitements médicamenteux et non médicamenteux, ainsi que l’application des règles d’hygiène de vie).

Toute douleur sous-entend deux problèmes différents : celui de la cause  (le diagnostic),  et celui de sa prise en charge (le traitement). Contrairement à la douleur aiguë ponctuelle, la douleur chronique rebelle, du fait de sa durée, de sa persistance malgré les traitements antalgiques usuels,  entraîne des séquelles invalidantes ayant des retentissements majeurs sur la qualité de vie de la personne. La douleur aiguë ou chronique a longtemps été sous-estimée. Prendre en charge la douleur nécessite d'admettre sa réalité, de connaître les moyens de son soulagement, de considérer la personne dans sa globalité et d'entendre sa plainte.

La douleur  se définit comme “une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable liée à une lésion tissulaire existante ou potentielle ou décrite en terme d’une telle lésion”. Cette définition souligne la grande variabilité qui peut exister entre chaque individu dans la perception et l'expression de la douleur face à une même stimulation douloureuse. 

Conclusion 

 

Dans cette si belle relation humaine, l’objectif est de ramener le sujet au centre de sa vie, vie dont il peut, peut-être, redevenir l’acteur, et ce, malgré ces douleurs.
En plus de se demander pourquoi le patient a mal, on pourrait se demander comment il souffre. Rappelons encore une fois que nous ne prenons pas en charge la douleur mais un patient douloureux qui a une histoire, une histoire avec sa douleur, des représentations, des angoisses et des expériences douloureuses antérieures.
Peut-on dire de quelqu’un qu’il aurait mal pour la première fois, ou qu’il aura toujours mal   ???